Les ruines d'un ancien château: le souvenir du règne des vampires

Oronera se promenait dans les ruines, sortant enfin de sa forêt afin de découvrir du paysage, malgré le fait que celui ci ne soit pas très... reluisant, ce qui lui convenait parfaitement. Ce soir là, la demoiselle revêtit une longue robe, une cape noire dotée d'une capuche, afin de ne pas être reconnue. Du haut des ruines, on ne pouvait voir qu'une grande silhouette sombre, se promenant tel un fantôme. Oronera arriva devant des ruines qui semblaient être celles d'un château. Des runes étaient écrites sur un pan de mur restant. Elles étaient incomplètes mais disaient

"Le règne des vampires est éternel, hellydres, partez sans plus..."

Le reste des runes fûrent emportées avec les pierres du mur.

Oronera le savait, c'était un repaire où se terrait les vampires. Elle décida donc d'aller explorer les ruines de cet ancien château, comptant y découvrir certaines choses afin d'enrichir encore ses connaissances sur ceux qui étaient ses ennemis naturels.

Tsu' comme chaque nuit, marchait le nez en l'air, fixant la lune qui brillait dans le ciel lointoin. Seul le cliquetis métalique de son sabre résonnait dans la pénombre. Les trais détendus, elle déambulait calmement entre les arbres, et à chacun de ses pas, l'ombre de ruines se dessinait peu à peu. Elle connaissait ce lieu assez morbide pour y être venu à plusieurs reprises, rendre visite à ces "amis" vampires... Elle savait que l'endroit était déserté depuis belle lurette après un lèger ménage des chasseurs. Elle ne vouait pasune grande haine aux vampires... Simplement les détestait-elle car le tueur de ses parent en faisait parti, une soif grandissante de vengeance grandissait en elle, qu'elle ne pouvait refluer. Elle se dirigeait vers une 'porte' ou tout du moins ce qu'il en restait, jusqu'à ce que quelqu'un passe devant elle. Tsu' ne savant pas trop si elle avait été repérée décida de jouer l'ignorante et rentra dans les ruines une ou deux minutes après.

Oronera regardait, le regard mélancolique, du haut de la falaise où le château était, les ruines endormies. Ses grands yeux gris parcouraient l'étendue de briques démolies, de bâtiments en ruines. En fait, elle tentait de se représenter ce qu'était cette ville, avant qu'elle fût rasée. Le silence était brisé par un cliquetis de métal et le souffle doux de la demoiselle, quasiment silencieux. Le vent commença à balayer les ruines, la poussière ne bougeait pas, rien ne bougeait, à part les feuilles des arbres ayant poussés au milieu des bâtisses en ruines et la cape de la jeune hellydre, volant au vent. Du bas, au milieu des ruines, on ne pouvait voir qu'une ombre encapuchonnée, tel un fantôme...

Perdue dans ses sombres pensées haineuses, Tsu' ne se permit plus l'ignorance et décida d'aller rejoindre l'inconnue, car la personne présente avait tout l'air d'être une inconnue. Tsu' se dirigea calmement vers l'anonyme, ne laissant aucune expression paraître sur son visage, toute personne voulant y lire des émotions s'heurtant à un mur d'insensibilité. Le vent lui plaqua les cheveux sur le visage ne faisant que renforcer la dureté de son expression. Sans se soucier de rien, elle alla se planter devant la jeune femme -car elle en était sûre désormais- et posa cette simple question.

"-As-tu tué deux personne, un homme et une femme, dans la ville principale, il y a environ 10 ans?"

Aucun menace dans la voix, une simplicité bouversante. Et en attendant une réponse à sa question elle restait face à cette femme, les bras balants, la fixant, comme prise d'une intense réflexion, laissant sur son visage presque de la candeure...

Oronera entendit une voix. Elle se retourna et vit une jeune femme, au visage froid.

- Il y a 10 ans, j'étais enfermée à double tour dans une chambre, loin d'ici...

La voix était froide, mais on pouvait sentir grâce à celle ci que la jeune hellydre souffrait. Elle se retourna vers les ruines, une larme coulant au coin de son oeil, invisible par quiconque.

- Que fais tu ici?

Peut lui importait ce que l'hellydre avait pu vivre. La jeune fille était presque déçue que ce ne soit pas cette femme qui est tué ses parents. Au fond, tant mieux pour elle, elle ne mourra pas de sa main. La jeune femme se retourna vers les ruines, une larme au coin de l'oeil. Elle n'avait pas dut vivre des choses faciles. Tsu' leva les yeux vers la lune, fixant cette boule blanhe si loin. Tout en fixant l'astre de la nuit elle déclara calmement:
"-Si tu n'est pas capable de montrer tes larmes aux autres, alors ne pleurs pas. Pleurer pour soi, c'est oublier qu'on est entouré des autres."

Le vent balaya une nouvelle fois les ruines. Le silence règnait en maître. Tsukimi pensait profondément ce qu'elle disait, elle en avait l'expérience. Elle repensa à Klaud, se demanda où pouvait bien être la jeune femme en ce moment. Cela faisait plusieurs mois qu'elles ne s'étaient plus vues. A ces pensées, Tsu souria.

- Tu n'as pas répondu à ma question

Le ton était sec et froid, plus qu'avant.

- Peut m'importe tes paroles, jusqu'à ce que tu parles, j'ai totalement ignoré ta présence ici, et je peux continuer.

Un cri de loup se fit entendre, une ombre noire dans le ciel apparu. Oronera leva le regard vers celle ci et tendit son bras droit. L'ombre se posa dessus, c'était un grand corbeau noir. Le cri du loup se fit plus intense et un loup argenté apparu derrière les jeunes demoiselles. Il fixa la chasseuse d'un oeil mauvais puis alla s'asseoir à côté d'Oronera qui posa la main sur la tête de celui ci, lui caressant doucement le crâne.

Tsukimi, bien qu'elle comprenait tout ce qu'il se passait autour d'elle, fixait toujours aussi intensément la lune. Elle avait toujours été impressionée par cette tâche blanche immense dans le ciel. Elle n'avait pas répondu à la question. Peu lui importait. Elle n'avait aucune raison de répondre à cette question. Elle allait ou elle voulait, plus libre que le vent. Elle avait encore moins à dire à une inconnue ce qu'elle faisait ici. Tsukimi passa devant la jeune femme, frôla l'imposant loup, et continua son chemin... qui finissait deux mètres plus loin, par un vide énorme, la falaise. Ele s'approcha au bord et dit dese même ton:

"-Je ne te répondrai pas ce soir."

Et elle resta là. Entre les quelques mètres en bas de la falaise et ceux qui la séparait de la jeune inconnue.

-Je ne te répondrai pas ce soir.

Oronera ne se retourna pas, et dit d'un ton dédaigneux

-Diantre que je m'en fiche, tu ne peux savoir à quel point.

Les yeux de la jeune hellydre prirent une teinte émeraude, ainsi que ses cheveux. Couleur de l'espoir? En tout cas, la main toujours posée sur le loup, elle s'assied au bord de la falaise, oscillant entre le grand vide et la terre ferme.